Dom Pérignon Il y a 3 produits.

Il faut remonter à la fin du XVIIᵉ siècle, à l'abbaye d'Hautvillers, au cœur de la Champagne. Là, un moine bénédictin, Pierre Pérignon, qu'on appelait Dom Pérignon, s'est donné une mission quasi mystique : améliorer le vin du monastère. À l'époque, le vin de Champagne n'était pas encore ce breuvage effervescent qu'on célèbre aujourd'hui ; il pétillait souvent malgré lui, mal maîtrisé, instable.

Dom Pérignon, lui, voulait de la pureté. Il s'est acharné à comprendre les secrets de la fermentation, à sélectionner les meilleurs raisins, à assembler les crus comme un peintre mélange ses couleurs. La légende raconte qu'un jour, goûtant sa création, il aurait lancé : « Je bois les étoiles ! », même si, entre nous, c'est probablement une invention romantique du XIXᵉ siècle. Mais l'image colle si bien à ce que la marque est devenue qu'on ne va pas chipoter.

Son approche, rigueur, sens du détail, recherche d'harmonie, a profondément marqué la Champagne. Ce n'est pas lui qui a "inventé" le champagne mousseux au sens strict, mais c'est bien lui qui a donné ses lettres de noblesse à l'art de l'assemblage et à la précision du travail des raisins.

Quelques siècles plus tard, la maison Moët & Chandon, propriétaire du nom, en a fait l'une de ses plus prestigieuses signatures. Dom Pérignon est né en tant que marque dans les années 1930, à l'initiative de Robert-Jean de Vogüé, qui voulait créer une cuvée de prestige dédiée à l'esprit visionnaire du moine. Chaque bouteille est millésimée, aucune “entrée de gamme”, aucun compromis. Si l'année ne le mérite pas, il n'y a tout simplement pas de Dom Pérignon.

Depuis, le mythe s'est consolidé. Sous la direction de chefs de cave successifs, Richard Geoffroy pendant presque trente ans, puis Vincent Chaperon aujourd'hui  Dom Pérignon a cultivé une esthétique singulière : un champagne qui joue sur la tension entre maturité et fraîcheur, entre lumière et ombre, entre immédiateté et mystère.

Plus qu'un vin, c'est devenu une idée : celle d'un luxe silencieux, d'un savoir-faire qui ne s'exhibe pas mais s'impose. Derrière chaque millésime, il y a des années de veille, de patience, de silence. Dom Pérignon n'est pas tant une marque qu'un tempo : lent, exigeant, presque méditatif. Et peut-être que, quelque part, le moine d'Hautvillers, s'il pouvait la goûter aujourd'hui, reconnaîtrait dans cette bulle l'écho de sa quête d'absolu.